On comprend pas.
C’est le gros truc du moment chez le blanc intelligent des villes : se prétendre écolo, éco-responsable, éco-citoyen, bref sensibilisé aux enjeux climatiques et environnementaux.
C’est leur nouvelle marotte, ou plutôt la nouvelle tendance lourde sur Linkedin et Instagram. Alors ça cause glyphosate , gaz à effet de serre, empreinte carbone, façon spécialistes, au calme. Tout ça est vraiment rentré dans l’imaginaire collectif des élites éclairées , à grand renfort d’injonctions catastrophistes qui viennent d’un peu partout. Sites, documentaires, vidéos, articles, émissions, start-ups, ils hurlent à qui veut l’entendre (ou pas) qu’on va tous crever bientôt si on ne fait rien, mais quelle terre on va laisser à nos enfants, on tue la bio-diversité, au secours.
Et comme pour tout effet de mode, émergent depuis quelques temps toutes sortes de spécialistes du dimanche, au discours moralisateur et culpabilisant en diable, qui TIRENT LA SONNETTE D’ALARME. A quel titre, exactement ? Sont-ils scientifiques, chercheurs, profs, ou même journalistes scientifiques ? Ah non. Ils sont acteurs, bloggers, startupeurs, youtubers, collégiens. Mais visiblement ils en savent long, très long sur ces enjeux. Ils ont bûché, les gars, attention. Et ils ont le mode de vie qui va avec leurs convictions, ils ne se privent jamais de te l’expliquer. Ca s’appelle le green-washing.
Evidemment, tout ça est bien peu engageant et contraignant. Et assez payant. C’est la base de ce nouveau militantisme à l’eau tiède, qui vise plus à faire des vues et des likes qu’à changer le monde. Ca ne coûte pas bien cher, tu risques pas de te gourer, et ça te positionne comme quelqu’un de bien, c’est tout bon. Dernière fantaisie en date, ces célébrités récemment coagulées pour « attaquer l’état français pour inaction climatique », intitulant pompeusement leur acte de bravoure inouï « l’affaire du siècle ». Mais lol. Il y a 197 pays dans le monde, mais la France serait responsable du climat mondial. Arrêtez, les gars.
Pour être si bouillants sur le sujet, ils ont leurs sources: souvent des vidéos Brut ou des sujets dans Quotidien, qui leurs font très peur pour l’avenir, et viennent étayer leur propos. Mais bizarrement, ils ne semblent pas lire toute la page.
Selon la Fondation Nicolas Hulot, l’aviation est, de tous les modes de transport, le plus émetteur de gaz à effet de serre. Par passager et par kilomètre parcouru, ce mode de transport est 3 fois plus nocif pour le climat que la voiture. Un aller-retour Londres-New York génère à peu près autant d’émissions de gaz à effet de serre qu’une personne pour se chauffer pendant un an. Un aller-retour = un an. C’est beaucoup, dis donc. Ce qui pollue le plus, ce qui nique le plus le climat, c’est l’avion. Pas manger de la viande, les spams, ou laisser couler l’eau quand on se lave les dents. C’est l’avion.
Seulement voila. Ça coince. Car autant certaines contraintes sont acceptables, et deviennent vite des tocades permettant de se singulariser auprès de ses amis, comme chier dans des copeaux, autant certaines sont visiblement trop dures à supporter, et à assumer. Evidemment. Renoncer aux vacances à Zanzibar? Au week-end à Biarritz? Au trip à New-York? Faut pas abuser, non plus. Je préfère aller m’acheter un sweat vegan dans un pop-up store éco-responsable du Marais, c’est bien moins chiant.
Et pourtant c’est la question, sous forme d’appel solennel: toi, jeune idéaliste alarmiste qui nous casse la tête avec l’état de la planète, es-tu prêt à être cohérent, et enfin en adéquation avec ton discours ? Es-tu prêt à arrêter de prendre l’avion ?
Si c’est non, (et c’est évidemment non) alors pourquoi ne pas fermer un peu ta gueule ? Merci d’avance !
Bonne chance !
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