On ne sait plus.
La question posée aujourd’hui est de l’ordre de la sémantique, et aussi de la symbolique : les femmes apprécient-elles qu’on les qualifie de « bonnes »?
Le terme « bonne » est-il acceptable? Et fait-il plaisir à entendre à la gent féminine?
De prime abord, l’évidence nous ferait pencher pour la négation. L’adjectif « bonne » résonnant dans l’imaginaire collectif comme machiste voir bestial, et de ce fait offensant. Avec comme motif d’indignation, la volonté de ne pas être considérée comme un bout de viande. Cela peut se comprendre. D’ailleurs, personne ne dit « t’es bonne » à une meuf. Mais imaginons que de tels propos aient été rapportés aux oreilles de notre jeune effarouchée ? En sera-t-elle contrie, ou fort aise ?
Car force est de reconnaître qu’on est bien dans le domaine du compliment, aussi grossier soit-il. Et à priori, une femme, aussi émancipée soit-elle préférera toujours quand même qu’on la trouve bonne plutôt qu’imbaisable, non?
Car c’est bien de ça qu’il s’agit. Oui, un mec qui dit « bonne » pense « bonne à baiser ». C’est vrai. S’il fallait trouver un synonyme, on pourrait opter pour « excitante », en un peu plus neutre dans le ressenti. Eventuellement « sexy », en moins chic. Mais c’est sans équivoque. Ca veut dire bonne à baiser, pas au tennis. Car à la vérité, présentez-lui un beau visage, et le mec trouvera la fille « mignonne ». Si elle est quelque peu piquante, il lui trouvera « du charme ». Et si elle est dotée d’une beauté racée, il saura dire qu’elle est « belle ». N’en déplaise à certaines, l’homme moderne est tout à fait capable de ces subtilités, quand le coeur lui en dit. Mais là, c’est son chibre qui parle. Est-ce primaire? Oui. Est-ce mal d’être primaire? A chacune d’en juger.
La question se pose aussi du point de vue comportemental de certaines femmes. Visiblement, pour le moment, elles ne sont pas encore toutes en mode boyish façon Christine and the Queens, et pas encore toutes enfermées dans une détestation des hommes et de leurs pulsions. Bien au contraire, pour certaines. Car il faudrait être aveugle, ou de bien mauvaise foi, pour ne pas constater que certaines meufs font tout pour éveiller la bête qui sommeille en chaque mâle. Sans même évoquer les célébrités dont la sexualisation à outrance n’étonne plus personne. A en juger par leur tenues ou leurs posts sur les réseaux sociaux, certaines souhaitent donc tout simplement être bonnasses, qui pourrait raisonnablement le nier ? Mais là non plus, pas de jugement: on est juste, la aussi, dans une approche primaire de la séduction. Alors certaines crieront à l’injonction de la société, aux diktats physiques, etc… Peut-être. Mais en attendant, quelle est donc cette magie noire ? Il s’agirait de tout faire pour être bonne, mais de ne surtout pas se l’entendre dire? Serions-nous là face à une hypocrisie ou à un paradoxe?
A noter qu’entre filles, visiblement, ça passe. On ne compte plus les commentaires de copines sur des clichés Instagram à vocation sexy, de type: « wahou trop bonne » ou « bonnasse ma chérie » Un peu comme seuls les renois ont le droit de s’appeler « negro » entre eux.
A noter également que le pendant masculin n’existe pas. On ne dit pas d’un homme qu’il est « bon », même s’il a l’air bien bâti. Sans doute parce que ses attributs sexuels ne sont pas aussi jaugeables instantanément que ceux des femmes. Bonne = bon cul, bons seins. Vu le nombre de meufs qui se font opérer ou qui font des squats à la salle, cela ne semble pas encore totalement dépassé, comme principe.
Nous opterons donc pour un nouveau concept, celui du compliment dégradant. Subtil. Ou pas.
Allez bonne, chance.
PS: Et rejoins-nous vite sur insta, ça fait du bien !