Mais lâche, bordel.
Vieillir, ce n’est pas très amusant.
On pourra dire ce qu’on veut, à partir de 35-40 ans, la courbe descend et ne remontera plus. C’est comme ça. On s’enlaidit, tout simplement.
Mais ce n’est pas si grave : normalement, on le tolère bien car on a tout simplement autre chose à foutre que de se demander encore si on est beau ou stylé, à cet âge là. Juste parfois, on se voit dans la glace et on se dit « putain, je suis vieux », et puis on passe à autre chose.
Normalement.
Car visiblement, pour certains énergumènes particulièrement superficiels, narcissiques ou insecure, la pilule ne passe pas.
Les gars ont cinquante piges, mais voudraient avoir une ganache de 25, allez savoir pourquoi. Alors, dans une attitude de déni bien triste, ils se lancent dans des entreprises de dissimulation assez grotesques. Et c’est parti pour le carnaval.
Beaucoup, surtout parmi les riches, tentent la chirurgie esthétique, avec le résultat que l’on sait : ignoble. Ils se retrouvent avec des gueules improbables et un objectif non-atteint. Ils ne font absolument pas « 10 ans de moins » comme leur avait promis le chirurgien, par contre c’est hyper cramé qu’ils sont passé sous le bistouri, et désormais tout le monde se fout de leur gueule. C’est malin.
D’autres, parfois les mêmes, partent dans un délire vestimentaire des plus douteux, totalement hors-propos en rapport à leur situation. Eux, il sont fantastiques. Puisant leurs influences on ne sait trop où, ils s’accrochent comme ils peuvent aux branches de la tendance, malgré le vent de l’âge qui les fouette violemment. Et évidemment, c’est foiré, et toujours foireux. Sweat à capuche hors sujet, bonnet de merde, mauvais jean du Sentier, pompes de mongol, bijoux merdiques, petit blouson cuir trop serré d’enculé…c’est terrible.
A noter que souvent, leurs attitudes et expressions ne suivent pas le flow de leur accoutrement absurde, le contraste s’accentuant alors encore plus quand ils s’expriment. Et le rendu global d’osciller entre franchement comique et vaguement dérangeant.
On l’a dit, la vieillesse est un naufrage. Mais la clef de ce désastre inéluctable, c’est de rester digne. Et la dignité quand on est vieux, c’est de la jouer profil bas . Accepter avec délectation de se fondre dans la masse. Ah qu’il est bon, l’âge atteint, de ne plus se soucier du regard d’autrui et de s’accepter pleinement comme une personne au physique banal et moyennement bien habillée, et de n’en avoir rien à branler. C’est vraiment le privilège de l’âge: ne plus se prendre la tête avec le besoin viscéral d’afficher sa singularité. Lâcher prise sur la problématique de l’apparence, comme on lâcherait un énorme pet une fois seul dans l’ascenseur, en s’en trouver alors bien plus léger.
Plus serein.
Mais non, eux les pauvres, ils sont encore dans ce bail sinistre : suis-je à la mode ? Quel enfer.
On distingue deux types de ces vieux-jeunes :
-Le gars qui n’a pas conscience de son aspect . Éternel ado, il ne se rend pas compte qu’il fait trop âgé par rapport à son look. Ancien mec cool, il n’a pas bien intégré qu’on était en 2018, même s’il a un fils de 15 ans et demi. On constate souvent ce phénomène avec les mecs qui écoutaient du rap ou faisaient du skate dans les 90’s , les mecs sont resté bloqués sur leur esthétique ringarde et leurs codes de l’époque. Pas évident.
-Le vieux gars un peu succesful qui se croit cool. Terrible. Oui, il s’agit bien de cet espèce de vieux beau, toujours bronzé mais en mode un peu badass-biker-clubber, le gars. Il écoute encore de la house à 54 ans, il va à Ibiza, et il croit vraiment qu’il est « branché », cet enfoiré. Tendance Audigier-Jean Roch, un peu.
Bon, les jeunes sont cons, c’est vrai. Mais on leur accorde la jeunesse comme excuse à leur accoutrement grotesque et à leur attitude inconvenante. On a tous eu un style de merde à un moment donné, et même plusieurs, on ne va pas se mentir. Mais bon, c’est l’âge qui veut ça, on se cherche, on veut être identifiés comme appartenant à une mouvance (souvent le style musical qu’on écoute), ça fait partie du parcours.
Mais s’obstiner à vouloir être à la page quand on est vieux, putain, quelle fatigue.
Allez, bonne chance.
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