J’ai rien fait, madame.
Cela ne vous aura sans doute pas échappé: ces derniers mois, la parole féminine s’est considérablement libérée et amplifiée, dans les médias comme dans la vraie vie.
Par l’intermédiaire ou sous l’impulsion de mouvements comme Times up ou Metoo, et même sur volonté gouvernementale, on n’a jamais entendu autant parler de la cause féminine. Et de ses revendications diverses.
Premières et à priori uniques personnes visées : les gros dégueulasses en tout genre. Harceleurs de rue ou de bureau, agresseurs sexuels, mecs qui cognent sur leur femmes et autres déchets de l’humanité.
C’est bien. Ces mecs qui font chier les meufs ou pire qui les violentent sont des sous-merdes, et méritent d’être désignés et condamnés. Et cela personne ne le conteste, et surtout pas la masse de mecs réglos et normaux à qui ils font également un tort considérable.
Mais alors qui est-il donc, ce fameux « mec réglo » ? Très peu évoqué dans les médias récemment , il représente pourtant l’immense majorité des hommes en France. Rien de bien croustillant le concernant et fort peu de matière à saisir pour ceux qui voudraient le coincer ou l’accuser de misogynie, de patriarcat ou de machisme.
C’est juste un mec random, qui n’a pas été éduqué dans l’idée que les femmes sont forcément des putes ou des bonniches, et qui ne le pense d’ailleurs pas.
En terme de séduction, il joue et a toujours joué le jeu de la drague établi, en en suivant scrupuleusement les règles implicites. Il n’insiste jamais, il se prend d’ailleurs souvent de douloureux râteaux, qui le blessent alors qu’il avait enfin pris son courage à deux mains. Il n’a jamais dragué personne dans la rue, n’a jamais forcé, et cela ne lui viendrait même pas à l’idée d’emmerder qui que ce soit. Bref, c’est un gars qui se comporte normalement, et de manière appropriée avec les femmes. On le répète encore, parce qu’on a tendance à l’oublier un peu : non seulement oui, cet homme existe bien, mais il est la très écrasante majorité des hommes de ce pays.
Car ce mec réglo qui marche dans les clous, il ressent actuellement comme un léger malaise. Les féministes argueront que ce n’est pas bien grave comparé à des siècles d’aliénation et d’oppression féminine. Soit. Mais comparaison n’est pas raison, et ils conservent quand même le droit de s’exprimer, aussi dérisoires leurs petits états d’âmes apparaissent-ils à ces « combattantes pour l’égalité ».
Le malaise de ce pauvre gars, qu’on est tous un peu, repose sur ce postulat désolant : oui, il comprend très bien le pourquoi de la démarche des féministes, mais il n’est juste pas concerné. Lui, il vit sa sentimentale et sa sexualité comme il peut, de façon bien peu offensive. Et pourtant… chaque jour il entend que les mecs sont des prédateurs obsédés et violents. Lui, il se pensait gentil mais commence à avoir un doute. Un peu comme à l’aéroport au moment de la fouille : tu n’as rien d’interdit sur toi, mais t’es pas bien quand même. Sans trop savoir pourquoi.
Certains craquent même en publiant des genre de mea culpa sur Facebook où ils reconnaissent avoir été ignobles et promettent d’élever leurs fils en mode genderfluid. Ok.
Nous, en gros, voilà notre théorie : les mecs qui font ça, harceleurs, violents et autres, ils n’en ont absolument rien à branler des discours de Marlène Schiappa ou Natacha Polony. Il s’en branlent, les mecs . Éventuellement, ils se font un peu discret en ce moment, mais c’est tout. Ça leur passe complètement au dessus du cigare toutes ces envolées et ces menaces.
Pour une raison évidente: s’ils se comportent comme ça, c’est déjà qu’il n’accordent aucun respect à l’avis des femmes. Alors, à leur parole…Une chroniqueuse fâchée chez Ardisson, ou des femmes en colère qui montent les marches à Cannes, ça lui en touche une sans faire bouger l’autre, au mec. Lui, il n’écoute pas les femmes, ça ne l’intéresse pas ! Lui, quand il entend ça, il n’y voit qu’une agitée du bocal imbaisable qui déroule sa valda habituelle. Vraiment, son mépris est trop grand, ça ne risque certainement pas de l’atteindre ni de le faire réfléchir. Et probablement pas de le stopper non plus.
Par contre, toi t’as rien demandé, et tu te fais engueuler tous le soirs devant ta télé. Chelou, quand même. Toujours désagréable d’être attaqué quand on à rien à se reprocher, chacun en conviendra.
Alors voila. Pourquoi les mecs qui jouent le jeu se sentent-ils visés ? Et pourquoi ceux qui font n’importe quoi s’en branlent?
Telle est la question.
Bonne chance.
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