Les gars ne respectent plus rien.
Vous n’avez pas pu y couper. Depuis quelques années, ils pullulent, et toujours pour le pire: on évoque bien ici ces immondes « adaptations » de bandes-dessinées au cinéma.
Considérés individuellement ou collectivement, ils incarnent ce que le 7 ème art ( qui n’en est définitivement plus un, dans les mains des gens qui produisent ces bouses) peut produire de plus laid, de plus fainéant et de plus inconvenant.
Putain, mais arrêtez, bordel.
Vous n’avez donc aucun respect pour les auteurs, ni pour nous, et encore moins pour vous-même?
Rien qu’au moment où on écrit ces lignes, on nous propose en salle des « films » tirés de Spirou, du Petit Spirou (!) et de Gaston Lagaffe. C’est non.
A chaque fois, c’est la même réaction vaguement outrée quand on découvre l’existence du projet maléfique : non, ils n’ont pas osé. Pas celle-là. Ils vont pas me la saloper, celle-ci.
Et si.
Parfois, une curiosité malsaine nous pique, curieux de savoir comment ils ont retranscrits l’univers du truc en film, et à chaque fois qu’on voit les images, c’est la nausée qui nous prend. Le malaise. Acteurs minables qui surjouent pour bien souligner qu’on est dans un registre comique, esthétique foireuse à souhait, scénario qui mixe plusieurs albums, esprit initial dénaturé à la sauce « de maintenant », c’est affreux.
Allez, pour se rafraîchir la mémoire, un petit rappel rapide de ceux qui nous ont semblé les plus scandaleux, aussi bien dans la démarche que dans le rendu:
Iznogoud, avec Michael Youn. Les Dalton avec Ramzy Bedia. Lucky Luke avec Jean Dujardin. L’élève Ducobu avec Elie Semoun. Asterix avec Christian Clavier. Boule et Bill avec Franck Dubosc. Le Marsupilami avec Jamel Debbouze. Les profs avec Kev Adams. Largo Winch avec Tomer Sisley. Adele Blanc-Sec avec Louise Bourgoin, etc..
Que constate-t-on, dans cette liste qui fait tourner la tête, gorgée de médiocrité à la française?
Déjà, le cynisme des gens qui décident de financer ça. Faute de scenarii originaux valables, les mecs se font pas chier. Je vais pomper un truc qui a marché, faire ma sauce avec, on s’en branle.
Ensuite, le casting. Toujours des acteurs plus ou moins bankables sur le moment, qui se révèlent alors comme de sinistres cachetonneurs.
Mais sérieusement, vous n’avez pas honte, tous autant que vous êtes, de proposer ça aux gens? C’est quoi le bail, exactement? On comprend bien que c’est la comédie qui marche actuellement,mais quand même, il y a des limites. Et ne venez pas nous dire que c’est pour les enfants, ils n’étaient même pas nés quand ces B.D ont été publiées. Non, c’est vous, les coupables, bande de sales baby-boomers gras et hors-sujets, qui avez aujourd’hui les moyens de mettre en oeuvre vos lubies les plus grotesques.
Il y a des tendances au cinéma. Actuellement, c’est de ne pas avoir d’idées.
Alors c’est parti pour les suites, les prequels, les remakes, les biopics, les reboots, et donc ça, les « adaptations ».
Le seul léger motif de satisfaction qu’on pourrait entrevoir dans cet océan de laideur : normalement, structurellement, la source sera un jour tarie, non? Il n’y aura plus rien à pomper, comme sur un vieil hardeur fatigué.
Non, messieurs-dames, vous n’adaptez pas. Vous massacrez. Vous salissez, plus précisément.
Au nom de tous ceux qui ont kiffé ces BD, et de tous les enfants qui pourraient malencontreusement les découvrir via votre « travail », nous vous demandons d’arrêter toute cette merde au plus vite.
Merci d’avance, et bonne chance.
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